Le 06/04/2017

En 2017, les enfants de quatre à six ans passent chaque jour plus de deux heures devant un écran. Sollicitée par un monde hyperconnecté, l’attention est devenue un bien précieux, le fameux « temps de cerveau disponible » qui fait polémique. Pourtant, tablettes et smartphones ont investi les espaces de transmission de savoir. En France, l’Éducation nationale envisage de doter chaque élève d’une tablette en classe de cinquième. L’école jouerait-elle contre son camp ?

Traditionnellement, l’apprentissage scolaire est associé à la concentration, à la fois objectif et moyen de la transmission des savoirs. Un élève capable de diriger son attention est mieux armé pour appréhender son environnement. Mais le monde n’a-t-il pas changé ? Face à ce dilemme, les acteurs du secteur pédagogique divergent.

Grâce aux récentes avancées des neurosciences, il semble désormais avéré que l’activité cognitive de l’enfant impacte durablement son régime attentionnel, les jeunes années étant critiques pour l’établissement des schémas neuronaux et cognitifs. Ces résultats scientifiques peuvent-ils être constitutifs en eux-mêmes d’une pédagogie ? Place au débat !

LIEU : CentraleSupélec - Campus de Chatenay : Grande Voie des Vignes, 92290 Châtenay-Malabry

Les intervenants :

  • Yves Citton est professeur de littérature à l’Université de Grenoble-Alpes. Codirecteur de la revue Multitudes, il a codirigé en 2016 un colloque de Cerisy : « Archéologie des médias et écologie de l’attention ». Convaincu que « le capitalisme entraîne une crise de l’attention », il a consacré de nombreux travaux à l’analyse de ce phénomène. Ses articles sont en accès libre sur www.yvescitton.net.
     
  • Jean-Philippe Lachaux est directeur de recherches au centre de recherches en neurosciences de Lyon (Inserm-CNRS) et membre de l'équipe DYCOG "Dynamique cérébrale et cognition". Ses recherches portent sur l’attention et la façon dont la compréhension de ses mécanismes peut permettre de l’apprivoiser.
     
  • Jeanne Parmentier, docteur en physique théorique, enseigne les mathématiques à l'Institut Villebon - Georges Charpak, qui cherche à développer des pédagogies inclusives adaptées aux publics traditionnellement éloignés des études longues. Elle y est responsable de l'innovation pédagogique et s'intéresse en particulier aux manières de diffuser les pratiques les plus prometteuses de l'institut tout en les soumettant à des processus d'évaluation rigoureuse.
     
  • Cassandra Potier Watkins est ingénieure d’études Inserm-CEA en neuro-imagerie cognitive. Dans son laboratoire de recherche dirigé par Stanislas Dehaene, à Neurospin, elle travaille depuis plusieurs années au développement de pédagogies nouvelles sur tablettes.

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