3D4Care est un groupement qui s’est spontanément créé, à partir d’initiatives privées, pour délivrer pendant la crise sanitaire du COVID19 des moyens de protection aux soignants des hôpitaux de Paris et des personnels de santé de la petite couronne parisienne. Il a notamment rassemblé des personnes issues des établissements ou organismes suivants :
- Laboratoire URB2i (UR 4462) des Universités de Paris et de Sorbonne Paris Nord
- Centre de simulation ilumens Paris Diderot
- PARCC Inserm
- CentraleSupélec
- Université Paris-Saclay
Tout a commencé quand il est rapidement apparu que les personnels soignants manquaient, entre autres, de moyens de protection efficaces contre les projections de patients atteints du COVID19, source potentielle importante de contamination. Pour pallier cette pénurie de protections, une équipe s’est spontanément créée, par cooptation, pour fournir rapidement - en quelques jours - des visières de protection en grand nombre - plusieurs milliers. L’activité du groupement s’est par la suite étendue à d’autres dispositifs techniques, avec notamment des déclinaisons de produits adaptées aux activités menées en pédiatrie ou en gériatrie.
L’action a été lancée dans les tous premiers temps de la crise du COVID19 où tout restait encore « à faire » et « à inventer ». Il s’agissait notamment de définir les besoins, de spécifier, de concevoir et de tester les produits de façon itérative, de les produire, de les distribuer. Pour cela, le groupement a bénéficié de dons et d’un appui financier des fondations de l’Université Paris-Saclay et de CentraleSupélec.
En six semaines de fin mars à début mai, ce sont notamment 17 500 visières de protection qui ont été produites par impression 3D et distribuées grâce à une chaine logistique mise en place en quelques jours et à laquelle ont participé de nombreux élèves, volontaires pour participer à cet important effort :
- La production d’un modèle de référence choisi et testé par le groupement 3D4Care était réalisée dans une centaine de centres rassemblant particuliers, « makers », fab-labs, écoles ou entreprises et répartis en Ile de France – plus marginalement en Province,
- La production était alors collectée quotidiennement par des « navettes » opérées par une trentaine d’élèves en odontologie,
- Les pièces imprimées étaient alors décontaminées et assemblées dans un centre établi sous la supervision du groupement dans des locaux de l’Université de Paris,
- Une fois assemblées et conditionnées, les visières étaient livrées par d’autres élèves en fonction des demandes nous arrivant.
Ce projet a permis de « rapprocher » différents domaines d’activités qui ont alors œuvré en étroite collaboration pour répondre à l’urgence de la situation. Ces activités ont donc mobilisé, de façon concourante et intégrée, des connaissances et des compétences dans les domaines
- la santé,
- l’ingénierie de conception,
- l’industrialisation.
Le groupement a également réalisé un biseau vers des moyens « industriels » de production notamment en travaillant avec l’IUT de Cachan qui a mis au point en quelques jours un moule d’injection plastique qui a permis de passer à une cadence de production supérieure.
Le déconfinement et le relais d’industriels produisant en masse des équipements adaptés ont mis fin à cette action qui n’était plus utile. Certains membres du groupement ont néanmoins décidé d’étudier d’éventuels prolongements à cette collaboration aussi fructueuse qu’inattendue et qui a révélé, sans doute, tout le bénéfice dont on pouvait tirer d’une approche pluridisciplinaire mêlant différentes sensibilités issues des univers de la santé, de l’ingénierie et de l’industrialisation.
La liste des contributeurs au groupement est disponible ici.